Chroniques ivoiriennes en temps de covid sur Le Point

On est là… 🙂

Merci à Malick Diawara, rédac chef, pour le partage de mes mots sur le site du Point.

Voici la première de mes « Chroniques ivoiriennes en temps de covid », série de textes nés ici, au pays de Dadié où je vis et vibre depuis un mois, confiné.

Merci aux ami(e)s de Babi pour lesquel(le)s « akwaba » n’est pas seulement un mot, à la Villa Kaidin qui m’accueille chaleureusement et me permet de transformer mon confinement en résidence d’écriture au coeur d’un poème.

On est ensemble, et la vie est toujours, soleil devant !!!

Crédit photo: Ken Wongyoukhong qui sait regarder les êtres comme personne.

One Love !!!

#écrirejustejusteécrire
#FromBabiWithLove

« Entre-deux », chronique d’un Résident de la République

Entre-deux

Toi, moi, nous,
Le peuple

Entre-deux

Le monde ancien
Qui s’effrite
Notre monde créole qui advient
Malgré le bruit des bottes
Et la peste brune qui revient
Au trot

Trop c’est trop
Pour
Toi, moi, nous,
Le peuple

Trop c’est trop
Pour
Toi, moi, nous
Le peuple

Pris entre deux feux
Deux voix
Deux voies
Deux choix
De vies
Deux visions de la société opposées
Et la justice qui tente
Encore
D’écouter aux portes
De la beauté
Dans un pays qui brûle
D’impatiences

Entre-deux
La vérité, mise en pièces
De théâtre
En deux actes
Et deux tours
Entre eux deux

Entre-deux
La sentence des urnes
La défaite de l’intelligence du cœur
Et de l’idéal commun
Comme un pied de nez
A la démocratie
En question

Par le peuple
Et pour le peuple

Toi, moi, nous

Toi, moi, nous

Entre eux deux, entre tous
Une partie de campagne triviale
Poursuites d’egos enflammés
Entre un hologramme programmé
Pour faire battre
Le cœur de la France forte
Qui marine
En eaux troubles
Et tourne en rond et autres devises
Qui divisent
La foule qui défile sans cagoule et défoule
Son humeur de houle

Dans la rue

Toi, moi, nous,
Le peuple
La génération Non-Non
Les Ni Ni
Les Oui Oui
Les indécis
Les insoumis
Les sans voix
Et les sans droits

Les amants du jour neuf
Et de la nuit qui s’enfuit
Vers une aurore de jasmin fané
Une révolution reportée

Entre-deux
Entre eux deux

Toi, moi, nous
Le peuple
Sans dent
Mais pas sans courage ni espoir
Le peuple
Sans dent
Mais pas sans conscience ni discernement
J’ose l’espérer et le dire encore ici, histoire
De nous rappeler à nous-mêmes
Qui nous sommes
Démiurges endormis détenant dans nos mains magiciennes
Le pouvoir ultime de bouleverser
Le désordre du monde

Entre-deux
Des dérives
Qui se rient
De nos rêves
Et nos révoltes
Qui dévient

Entre eux deux
Nos utopies en marche, pardon en actes,
Nos pactes de sang, de sens
Et nos alternatives citoyennes, pérennes
La résistance
La dissidence
L’espérance
En berne
Mais l’espérance quand même
Le maquis au loin
Les armes miraculeuses
La poésie rieuse
Le slam des partisans
L’éthique et le sens
De l’Histoire
Qui requiert

Toute notre attention

Notre vigilance

Et nos intentions

De vote

Il ne faut surtout pas
Se trumper de colère
Ne surtout pas laisser
La colère nous trumper
Cinq ans c’est long
Et demain peut être encore plus long
A atteindre

Entre-deux

Entre-deux
Toi, moi, nous
Le peuple
Face à eux

Deux voix
Deux voies
Deux choix
De vies
Deux visions de la société opposées
Et la justice qui tente
Encore
D’écouter aux portes
De la beauté
Dans un pays qui brûle
D’impatiences

Entre-deux
Gil Scott Heron
Chante
The revolution will not be televised
Et Bob Marley nous dit
Everything gonna be alright

Right?

MAOB

« Entre-deux », chronique d’un Résident de la République …

One Love !!!

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