Belle émotion de découvrir à Hanoi, à l’occasion du colloque international sur Diên Biên Phù auquel je participe, le livre de mon ami Pierre Journoud, professeur et historien passionné et passionnant, « Diên Biên Phù, la fin d’un monde », ouvrage historique dans lequel il me cite, argumentant les liens inextricables entre Grande et petites histoires, rappelant ainsi à quel point nos matières peuvent être complémentaires. Nous avons besoin des historiens, pour connaître le passé, saisir le présent, envisager le futur. Nous avons besoin des poètes, des écrivains, qui s’attachent à dire les femmes, les hommes, humains épris et pris dans leurs contradictions, leurs addictions, leurs paradoxes, leurs parts d’ombre et lumière.
Nous avons besoin des historiens, pour essayer de comprendre les faits, besoin des artistes pour essayer de nous comprendre nous-mêmes, saisir l’essence frivole de nos êtres, nous envisager chaque jour, dans notre vérité nue.
J’écoute les communications des chercheurs et doctorants Vietnamiens et Français, leur positions, leurs prises d’opposition aussi parfois, je questionne le sens des mots et de leur traduction, je pense à voix haute, qu’il nous faut réinvestir le langage, le chant / champ sémantique, pour parler ensemble, parler des mêmes choses, des mêmes causes, des mêmes clauses d’inconscience, des mêmes conséquences.
Je remercie la vie, d’être là, invité à cette réunion d’intelligences, espace de réflexion et réflection, où l’on peut se voir en miroir dans le regard de l’autre, différent et ressemblant à la fois, voir que l’on cherche au fond, sous le plafond des phrases, la même chose que lui, la même chose qu’elle aussi, en émoi à quelques encablures de moi : un brin de paix, des regards et des sourires sincères, de sœurs et de frères en humanité juste. Et digne. Libre et libérée des préjugés qui nous fondent et font de nous ce que nous sommes parfois. Des ennemis. De nous-mêmes.
Je réalise qu’on est là, dans le passé présent futur, ici, là-bas, à côté, partout. On est là, et on fait notre part. Ensemble.
Pour former communauté de la même et seule nationalité qui compte ou devrait compter, la seule qui vaille la peine qu’on se batte pour elle, la nationalité humaine. On est là pour dire et redire qu’il faut faire de la place à toutes les mémoires, toutes les souffrances. La même place.
Au nom de l’universel à réinventer. Ensemble.
On est là, à essayer d’inventer « le peuple qui manque » et « une nouvelle région du monde », comme diraient Deleuze et Glissant, d’une même voix, d’une même foi. Ensemble.
La culture est un champ sur lequel on peut faire pousser des rêves communs, un espace de libre échange et de partage, lieu de relation, de donner recevoir. Alors on donne, et on reçoit. On reçoit et on grandit. En humanité, encore.
Vietnam, jour 1 toujours, j’écris.
Je suis bien ici.
One Love !!!







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